Naive

vendredi 9 février 2007, par youkou



J’allais l’intituler « Jour J » mais il y en a eu tellement que je préfère m’abstenir de toute répétition qui pourrait t’amener à des pensées négatives vis-à-vis de ma petite personne.
Je ne pensais pas à l’autre psycho non plus qui se taille à chaque fois que la vie est dure, bah oui, lève ta bouille un peu que je te regarde, souris bordel !
C’est simple je viens de rentrer en sueur d’un jogging plus ou moins essoufflant, le pire étant un remake de Rocky assez sport, et Jump ! Je ne sais pas, j’ai des piles depuis 24 heures je sautille, je ne m’arrête pas, je cours après … et ça me fait du bien, j’évacue, je me vide, j’épure, je pense et je rejette, mieux qu’un coup de trop, je te jure !
En Bolivie, 10 bolivianos valent à peu près 1 euro, c’est leur prix pour un paquet de cigarettes ; avec un boliviano, tu peux acheter 3 pains, ce qui fait 3 enfants qui ont quelque chose à se mettre sous la dent.
La logique, je sais, j’aurais pu me la faire ici, avec nos pauvres à nous, mais on dit qu’il faut avoir le feeling, le tilt, ce cafard, là-haut, qui te fait cogiter fort, très.
Maintenant je trouve nos miséreux moins pouilleux, le Neuf-trois un paradis, les gens propres sur eux, bavards même, je regarde ses richesses que nous possédons tous… et on est chié, on se plaint. Reste que mon cœur bat toujours à gauche. On a même des escaliers et des halls pour se la glander cool, là-bas, c’est dans la boue alors je ne pleure plus pour toi mon pote et arrête de chialer sur mes épaules c’est insupportable.
Je viens de terminer la cartouche, j’ai pas envie d’en acheter ici, parce que je vais peut-être crever à cause de ça, parce que j’ai plus une tune, et surtout, surtout j’ai des cireurs dans mes yeux, ces gosses, ils vendent tout et n’importe quoi pour faire manger la famille, j’ai le cœur gros comme une patate.
Donc maintenant je cours parce que je ne sais plus où mettre toute cette énergie, parce que si je m’arrête je vais peut-être penser à m’en allumer une ou aller vider le frigo, parce que tu sais, je n’ai pas changé, moi, naïve, je crois que je vais changer le monde. Alors je cours…
Puis je pleure parce que lorsque t’en as trop, tu t’effondres, tu ne doses pas… et c’est dur d’arrêter, et de courir et de fumer.


 

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