Sud Lipez

Bolivie

mercredi 14 mars 2007, par youkou


Dans le 4x4, nous sommes six, un septième nous rejoint, imprévu, Devin, à prononcer… je ne me rappelle plus, juste ne pas dire que c’est Dieu, amerloque de bas-étage. Nous laissons nos sacs à l’agence, lui sa guitare.

Sur la ligne du chemin de fer, je te présente Freddy, notre guide, qu’au début j’apprécie grandement. C’est Freddy par ci Freddy par là. En Bolivie, le train se meurt et l’Etat l’écrase encore plus fort. Nous remontons dans le paquebot, un sachet de coca en poche coincé entre le levier de vitesse et le siège de notre transporteur. Ca swingue et ça mâche pendant les premières heures, on branche le lecteur mp3 sur la radiocassette, personne n’y croit dans un tel bled d’avoir Justin qui balance un max.

Nous traversons la Pampa Colorada, parait-il qu’elle devient rouge quand les cieux s’énervent, elle est déjà pas mal rose la grande, couleur prémonitoire.

Puis San Cristobal qui n’est pas le tonton apparaît, un village paumé dans ces hautes terres qui n’est que la copie de l’original perché encore plus haut dans la montagne. En priorité les minéraux à extraire, après les habitations et le toit de chaume.

Nous sommes en plein dedans, dans ce trek de quatre jours, c’est le Sud Lipez, en route pour ce fameux Salar inouï, d’un banal jeu de mot.

Comme cet été quand je te contais la longue marche d’Ayous, l’expérience n’a que très peu de mot qui puisse la relater : des terres vierges allongées sous mes yeux, un miracle de virginité et un désert à se manger la poussière. Après nos montagnes, je n’ai jamais rien vu d’aussi impressionnant, un vrai désert, sans âmes ni les fils qui les font vivre, ce courant qui électrise nos maisons et nos cerveaux. Laisse-moi ici Freddy, j’suis malade.

A Uyuni, la veille au soir je me laisse séduire par la Sopa d’chez mama, bordel de Dieu, on  aurait pu m’en empêcher… une soupe pardi ici c’est proscrit ! Je te raconte ? Juste que le papier toilette ne se jette pas dans la cuvette…

J’ai mal au ventre mais je tiens, volonté est ma force.

Sur la route de la vallée de las Rocas, nous sommes prisonniers de trois monts : Copacabana, Corina et Cañaba. De là j’ai l’impression que depuis la nuit des temps, les nuages ont craché ces roches saillantes, illustrant bien son nom.

Puis je pourrais t’en parler encore toute la nuit sauf que nous venons d’arriver au campamiento corina, superbe gîte, quatre murs et un toit, demande pas plus, y’a pas. Mon frère motive les troupes pour nos dernières forces, je parle pour moi, j’en peux plus, je vais crever… donc les derniers sacrements se feront plus en altitude sur cette Corina qui me donne le tournis.

Enfin ce soleil couchant, éblouissant à souhait, une peinture qui mue vers la perfection, à jouer aux couleurs chaudes qui ne te touchent que par leurs éclats, le vent est glacial et me finit peu à peu.

Ils sont deux à vivre au village, señor fait tourner les batteries pour quelques heures seulement. La soupe, je passe, pour ce soir.

Trek+1, je suis cassée sans personne à border et personne qui me borde non plus, c’est loin Paris et j’ai mon premier vague à l’âme.

anti_bug_fck

Voir les com' (0 commentaires)


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Espace privé | SPIP | Blog sur BIG-annuaire | |Annuaire blogs |