Valeur travail

mardi 19 juin 2007, par youkou

En phase et déphase… on pompe, on pompe…


Une certaine catégorie d’Ours fainéants s’accable quotidiennement. Soit le coussinet de leur patte reste fragile soit c’est le poil, peigné dans le mauvais sens, soit et des milliards d’excuses, parce que Boucle d’Or se tue aux taches ménagères, parce que les enfants grandissent, parce que la tasse est trop chaude. C’est un don de pouvoir se plaindre. Ils pompent, ils pompent…
 
La trentaine toute jeunette, elle souffle d’ennui, se désole de devoir faire son travail, se rassoit, soupire à nouveau sur le seul fait que le téléphone sonne. Elle marche, passe le couloir, rencontre une prototype du même genre, s’esclaffe, sort son pied d’un talon haut, raconte le dimanche d’un air de désespoir, le remet. A la photocopieuse, c’est le bouchon et plus il est grand, plus c’est le brouhaha, tout compte fait, personne ne s’écoute. Elle ouvre le tiroir, pose les feuilles A4 colorées dont elle a besoin, n’appuie pas sur le bouton vert et pense que la machine est bloquée, elle peste contre la hiérarchie, contre celle qui lui est passée devant, contre celui qui est après et les fleurs dans le jardin. En fait quoiqu’il se passe, sa journée est mauvaise et fatigante. Elle habite à cinq minutes de son lieu de travail, se fait emmener et ramener, par une âme généreuse, de peur de se tordre la cheville sur la droiture d’un trottoir.
 
Aujourd’hui elle avait une prise de sang, dans son imagination, elle est mourante (avec un seul « r » mais si elle pouvait mourir deux fois… je croise les doigts), alors les résultats, elle les attend de pied ferme, hypocondriaque, la vache !
 
Tout ça pour passer un coup de gueule sur les fausses humeurs d’une fausse travailleuse. Elle rigole avec les uns et crache sur les mêmes uns, arrange son emploi du temps en fonction d’un larbin qui voudra bien manger avec elle ou la reconduire. Elle ne voit pas son bonheur d’être là, à la fonction publique, loin des craintes communes et des transports chaleureux et de tout renvoi injustifié.
 
Une telle personne, je la jetterais dans la fosse aux lions, histoire qu’elle comprenne un peu les choses de la vie.

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