Au Cent kilos

Le théâtre de la plaine ne ressemble pas àson Paris qui l’accueille. Les juniors terminent, les séniors sont prêts. Commedia dell’arte, arlequin d’enfance et masque de carnaval. Ils racontent l’amour sur les oeuvres de toujours, entrecoupées de ces sourires figés. Il y a Médée qui plaint les femmes de ces hommes volages qui ne vieillissent, pourquoi ne peut-on pas se fâner àdeux, il y a leurs correspondances assidues durant la première guerre qui ravagea nos ailleuls et nos terres, leurs coeurs aussi, il y a les verres cassés, le quotidien, il y a Marianne, Perdican, des drôleries que je ne connaissais et cette scène... un baptème pour moi et j’en reste toute émerveillée...
C’était de jeunes comédiens, un bègue, une vieille dame vraiment très très vieille, une amie,une bonne femme travestie, des hommes, des femmes, du plaisir, de l’Art
Puis vint la rencontre avec Pauline, àl’approche du marché des livres anciens, on se retrouve àsiroter le porto blanc et déguster le poilâne au Cent kilos, des affiches de Libé, au revoir l’Enfoiré, feu tricolore pour un passage aux petits coins, ambiance rétro et Chan chan àla guitare. Je respire àfond ce bonheur qui m’enveloppe.
Elle est cadreuse, enfin quasi, ce sont des assistants ces "presque titulaires". Une nuit reste àfaire et le monde àre... Alors on marche, dans ces rues désertes de la capitale, les clochards festivent auprès d’une amie de Bordeaux, les jeunes roulent l’Ocb bien humidifiée, les trains passent et je ne les prendrai pas.
Comme deux vieilles amies de longues dates, ce qui est certain, amies de belles heures...
Elle me rappelle qu’àvingt-cinq ans, on a le monde àses pieds, qu’àvingt-cinq ans, on peut faire encore ce qui nous plait, elle me serre dans ses bras, me met des ailes au dos et je vole, je papillonnerai toujours et encore...