Max D.

Je traverse les Jardins, ils me rappellent ces déjeuners avant de filer aux répèt’ àAssas, ces archets posés sur la pelouse et ces gardiens nous l’interdisant… Les Jardins, on y chant’ fort, maman.
Je lance des sourires et de si bonne heure, personne ne les rattrape, une vieille dame me dévisage, m’inspecte pied tête pour deviner la raison de cette gaîté. Je hausse les épaules pour lui faire comprendre que je suis incapable de savoir d’où me vient tout ce bonheur, je te réponds Cali, c’est maintenant le Bonheur. Je suis heureuse.
De l’autre côté, sur le boulevard Montparnasse, j’ai un homme qui attend, lui le professeur d’une journée sur le développement personnel. Je trouve idiot l’appellation, elle est tirée àquatre épingles, serrée au cou et coincée du cul.
Il entre, je suis séduite. Le cours sur le comportement observatoire commence. Démarche, prestance, tenue vestimentaire, une gestuelle, des mains, un visage, une expression. Qui est plus heureux que moi àcet instant ? Un homme claque la porte derrière lui, il s’appelle Max Douchin. Tu le connais, j’en suis sà»re. Homme d’âge très mur, blanc cheveux et peau, élancé, élégant. Il ne porte plus le tergal aux jambes, laissant le pantalon de mi-saison lui caresser une fine musculature que je devine. Sa voix chevauche les airs brandissant non pas cette lame brillante et coupante mais du haut de sa monture les reflets des expériences de toute une vie. Elle rassure et prend par la main. Empathie, viens àmoi que je te découvre et que je te sache. Petit journal en boîte de jazz, Epidaure et je rêve de cothurnes, le règne d’Ariane, acteur, metteur en scène, écrivain… il est artiste, son cÅ“ur bat aussi àgauche et je suis d’autant plus heureuse.
Max, c’est un pédagogue, une générosité, un talent, un charme, une humilité …