Elles chevauchent ton corps, en recherche d’instinct, la perle, cette faiblesse que tu caches avec précaution, l’amour. Et que ce soit au fin fond de ton coeur ou bien enseveli sous une tonne d’ex, elles arrivent, tâtonnent, bousculent et te mettent face à la réalité d’un corps, à ses besoins.
Elles sont ainsi, à vouloir te titiller quand ce n’est pas le moment ou quand t’as pas envie, elles tendent vers cette finalité, te donner ce désir, elles, ce sont les hormones.
La glace renvoie l’image. J’aime me mettre de profil et mimer le gros bidon tout rond que j’avais ou que j’aurai ou plutôt que j’aimerais avoir. Du haut d’une balloche où la terre n’a plus pied, c’est ballot ! De sentir ce tout petit grandir dans un espace si réduit. Après le garçon, mon corps réclame une fille maintenant. Les symptômes ?
Dans la rue toutes les femmes que j’aperçois sont énormes et deux. La grosse dame, là-bas, est enceinte de 6 mois, ils viennent d’aménager le cocon du nouveau membre. Elle porte un de ces bandeaux qui entoure le Minuscule, un long tee-shirt noir en dessous portant ce dessin qui te dit « Chutt, bébé dort ».
Sentir un pied, une main, te caresser, mon amour.
Dans la rue, il y a aussi toutes ces poussettes roses et bleues, trois ou quatre roues, tout terrain ou de ville, les transformables et les landeaux, et surtout la couverture soyeuse qui sent bon ton parfum.
Des doigts fragiles, des petons si petits et ce rire, un gloussement qui signifie que tu es repu.
Les hormones ne laissent rien au hasard, elles agissent comme un venin, dans tout ton être.
Pour finir, ce bout que tu as déjà conçu, cette chair qui est tienne s’en va à ta rencontre en réclamant la petite sœur.
Je me promène dans la rue, et c’est un monde de grosses, elles sont belles, elles enfantent et aiment… et moi et moi et moi…
A une future petite Youkou, un jour peut-être….