Là t’as le droit de t’exclamer parce que : Rien à voir (une pensée tordue qu’on se le dise) !!
Il y a encore une semaine, je pensais que Bubka restait roi, que Johnson courrait encore comme une flèche et que Aron me ferait transcender. Je pensais aussi que la course de fond c’était pour les minus et que les gazelles, les pieds nus c’était le décor.
Puis il y a eu mon premier meeting, mon premier Stade de France - tu l’aurais vu, immense, lumineux, implacable – Les véritables rois, c’était bien eux, ces athlètes qui font des tours et des tours à une vitesse impressionnante… la cloche sonne et ce n’est pas le dernier…
Mais ils sont où ? Mais ils sont où les Livryens, la lalalala ?
Au centre aéré, tous les soirs, il y avait toujours un match de football qui sévissait, les moyens contre les grands. Nourredine faisait les équipes en deux temps, trois mouvements, le ballon à l’engo et la musique typique à fond les castagnes. Quand tu venais le chercher, ton morpion, il tirait la tronche, dix mètres de long pour ne pas rentrer à la maison. Un plaisir ! Faut voir qu’il mettait l’ambiance, le Nourredine.
Puis hier, en Hongrie, il l’a mise encore une fois, en pétant le chrono et en franchissant la ligne d’arrivée le premier. Smail Nourredine a 20 ans, il est livryen et vient de remporter le 5000 mètres dans un championnat d’Europe.
Il lève l’index, le colle dans les cieux. Je le répète encore une fois, c’est trop bon : champion d’Europe !
Chez nous, on fait la fête, c’est le premier jour de beau temps, le ciel est bleu, les oiseaux chantent, on est Champion d’Europe, nous le 93, et l’Italie helvétique est arrivé à la casa. On va manger du chocolat, flâner sur les quais de Seine, parler jusqu’à ce que l’aube nous surprenne.
Et tu sais quoi, je crois qu’il est arrivé, l’été.