Cher Père-Noel

Je ne cherche pas l’affront, je te respecte grandement. Tout est àton honneur de nous faire rêver, rire et chanter.
Mythe, qu’est-ce qu’un mythe ? Une histoire fantastique, un autre monde, des personnages aussi merveilleux les uns que les autres. Il y a tes cerfs, tes lutins, une cheminée et toi. Toi, tu sors tout droit de notre imaginaire : enfant plus encore de nos espérances, adulte de nos habitudes.
Tu es unique.
Dehors, il ne neige pas encore mais tout scintille et tout brille, effervescence dans les boîtes aux lettres de tous les jolis jouets que tu apporteras. Noë l est ànos portes.
Explique-moi alors (ou viens l’expliquer chez moi) pourquoi tu es partout ? Tu te dupliques, de tout âge et de toute taille, au coin de la rue, les magasins, les fêtes d’école… Tu ne nous laisses même plus t’imaginer et t’espérer plus que tu t’imposes dans nos vies. Le Pôle Nord, ce n’est pas si loin que ça finalement !
Tu es dans une voiture, nouvelle baccara, tuning vêtue, et exagérément souriant, Mini m’explique que tu as cassé ton traîneau, que tes cerfs sont malades et que tu ne passeras pas par la cheminée mais que tu sonneras àl’interphone. Sourire, beau mais crispé. Alors on te fait un coucou, réponse euphorique, boire ou conduire, il faut choisir.
Un monde malade et complice des dictatures de l’image, la tienne en l’occurrence, plagier tes formes sans tes dons par de vulgaires costumes rouge et blanc made in Taiwan.
Je ne cherche pas l’affront, je te respecte grandement. Tout est àton honneur de nous faire rêver, rire et chanter.
Ce jour là, j’ai compris que ta magie ne durera pas ou peut-être sous une autre forme.
Alors s’il te plait, l’année prochaine, ne frappe pas àla porte pour vendre un calendrier de l’avent associatif, c’est vrai, je suis généreuse mais pas àvendre mon âme d’enfant.

Bien àtoi